retour à morinie.com

Visite du Québec



Il y a 400 ans, le 3 juillet 1608, Samuel de Champlain (1567-1635) remonte le Saint-Laurent en barque et décide d’établir un poste de traite des fourrures à Kébec ("là où le fleuve se rétrécit" en algonquin). Cet anniversaire est l’occasion de nombreuses manifestations commémoratives en 2008 dans l’ensemble du Canada.


100 ans plus tard, en 1708, s’éteint Monseigneur de Laval, "le père de la Patrie", premier évêque du Québec et fondateur du petit séminaire. En 1908, à l’occasion du troisième centenaire de la fondation de Québec, un monument, le représentant sur 13 mètres de haut, du sculpteur montréalais Louis-Philippe Hébert est dévoilé. Les hauts-reliefs représentent une femme, un collégien, un Indien et un ange.




François de Montmorency-Laval est le premier des six évêques (jusqu'à Henri-Marie du Breil de Pontbriand) de l'époque française. Descendant à la fois des châtelains de Saint-Omer et des Créquy, béatifié en 1980 par Jean-Paul II, ses restes reposent depuis mai 1993 dans une chapelle funéraire dans la cathédrale de la ville.


Les armes des Montmorency, et leur devise ("Dieu ayde au premier baron chrestien"), sur le fronton du petit séminaire.




Un gisant rappelle le fondateur du petit séminaire.


Le petit séminaire de Québec est la plus vieille école secondaire au nord du Mexique. Il compte notamment parmi ses anciens élèves deux lieutenants-gouverneurs (Belleau et Caron) et quatre premiers ministres du Québec (Chauveau, Flynn, Ross et Taschereau).




La chapelle du "musée de l'Amérique française", au coeur du petit séminaire, a accueilli le pape Jean-Paul II en 1984.


La chapelle abrite la plus importante collection de reliques au Canada. Quelque 600 d’entre elles ont été rapportées d’Europe par Mgr Joseph-Calixte Marquis (1821-1904), ancien élève du séminaire et grand collectionneur. Autrefois, on exposait toutes les reliques dans les premiers jours de novembre. Ici, on voit celle de Saint Clément.




Située sur le site de la première chapelle construite par Champlain en 1633, l’église Notre-Dame de Québec est érigée en 1647 sous le vocable de Notre-Dame-de-la-Paix. Elle devient, en 1664, la première église paroissiale en Amérique du Nord. En 1674, l’église prend le titre de cathédrale, à la suite de la nomination de Mgr de Laval au titre d’évêque du nouveau diocèse de Québec. Ravagée par les bombardements lors du siège de Québec en 1759, la cathédrale est reconstruite quelques années plus tard. Le 22 décembre 1922, un incendie détruit à nouveau la cathédrale. On débutera dès 1923 la construction de l’église actuelle.


L’église Notre-Dame-des-Victoires se situe pratiquement au même endroit que l’installation originelle de Samuel de Champlain. Construite en 1688, elle fut connue sous les nom d’église de l’enfant-Jésus, de Notre-Dame-de-la-Victoire et enfin de Notre-Dame-des-Victoires.




Dans la nef est suspendu le modèle du navire Brézé, qui transporta les soldats du régiment de Carignan en 1665, venus défendre la "Nouvelle-France". Ces soldats sont à l’origine d’une importante descendance au Québec.


Le maître-autel de l’église.




Symbole incontournable de la ville : le château Frontenac. En 1890, William van Horne, président de la compagnie du chemin de fer canadien Pacifique décide de créer une chaîne d’hôtels de grand luxe à travers tout le Canada. C’est l’architecte Bruce Price (1845-1903), célèbre pour ses gratte-ciels new-yorkais, qui est chargé du projet. Price lance par la même occasion le style architectural canadien, appelé « style château », compromis entre les châteaux de la Loire et les manoirs écossais.


Vu ici au coucher du soleil, le château Frontenac est le monument québécois le plus connu à travers le monde. Il doit son nom au gouverneur de la Nouvelle-France (1672-1682 puis 1689-1698) Louis de Buade, comte de Frontenac et de Palluau, né en France au château de Saint-Germain-en-Laye (dont son père et son grand-père étaient gouverneurs) en 1622, et décédé à Québec en 1698. A noter que le parrain de Frontenac n’était autre que Louis XIII.




Le château Frontenac domine la vieille ville de Québec, et son funiculaire.






De nombreux morins ont émigré en "Nouvelle France". Parcourons quelques destins de migrants.


En premier lieu, on se doit de citer André Marcil, dit "l’espagnol". Né vers 1645 à Saint-Omer, fils de Guilbert et de Pétronille Clerbou, André, domestique de Michel Pelletier en 1667, puis charpentier de son état, s’établit à Nicolet, près de Trois-Rivières, puis à La Prairie. Le 16 novembre 1671, il épouse à Trois-Rivières Marie Lefebvre, 20 ans, originaire de Soissons, arrivée la même année en Amérique. Leur contrat de mariage avait été signé devant Me Becquet le 21 octobre. Il meurt le 14 juin 1725 et est inhumé à Longueuil. De son union naissent 5 enfants. En 1729, on dénombre déjà 51 descendants. Par la suite, on compte dans la nombreuse descendance Charles Marcil, président de la chambre des communes canadienne de 1909 à 1911. Aujourd’hui, les descendants du couple sont regroupés au sein d'une association.




Citons ensuite Marie Catherine Cottin, fille de François et de Jeanne Le Cain, née à Arras en 1649 et arrivée au Québec (comme "fille du roi") en 1664. Le 1er juillet 1665, elle donne naissance à Jeanne, "nay non legitimement", baptisée le 21 mai 1666, à Château-Richer. Marie Catherine épouse Pierre Brunet le 1er janvier 1666 à Québec puis Pierre Mondin le 20 août 1685 à Charlesbourg.


Il y a également Jacques-François Bienaimé, fils d’Adrien et de Elisabeth Flamant, né en 1759 à Boulogne (Saint-Nicolas). Arrivé au Canada en 1776 comme soldat du régiment de Rhetz dans les troupes de mercenaires allemands, il déserte en 1783 et s’installe à Montréal. Il y épouse le 7 janvier 1784 Marie-Louise Gibouin dit Tranquille, née en 1766. Ils s’établissent ensuite à Saint-Mathias, où "Jacob" Bienaimé, agriculteur, décède en 1799. Le couple a eu deux enfants.




Emmanuel Tison est né en 1789 à Nielles-les-Bléquin, au cœur du Haut-Pays. Il est le fils d’Hubert et de Jeanne Junot. Arrivé comme journalier vers 1818, il épouse le 2 octobre 1820 à Montréal Marie-Rose Ranger. Emmanuel décède le 22 mars 1823, à seulement 34 ans. Il laisse Benjamin-Joseph, né le 19 septembre 1821.


On ne peut parler des migrants au Québec sans parler des Ampleman de la Cressonnière, auxquel le chanoine Coolen a consacré une étude dans le Bulletin de la Société des antiquaires de la Morinie, tome 22, 415e livraison, 1973, p. 66-94, et de leur digne descendant Claude Ampleman, le célèbre héraldiste québécois. A noter qu'une avenue de Montréal est baptisée Ampleman, mais elle doit son nom à une famille homonyme originaire de Moselle, et fixée à Charlesbourg.




On ne peut évoquer le Québec sans parler de Céline Dion. Celle-ci descend à de multiples reprises des châtelains de Saint-Omer, via Catherine de Baillon.


Le restaurant "aux anciens canadiens", au coeur du vieux Québec, est l’occasion de goûter à la gastronomie québécoise : bourguignon de caribou, tourtière du lac Saint-Jean, mijoté de bison, fèves au lard, lard salé, pattes de cochon, canard au sirop d’érable ... le tout accompagné d’une Blanche de Chambly.






La vieille-ville qui mène au port est très animée lors de la saison des festivals.




Les vieilles rues donnent à la ville un air de cousinage avec la Bretagne.


Nombre de ces maisons victoriennes abritent des Bed & Breakfast.




La porte Saint-Louis, marque avec les portes Saint-Jean et de Kent les limites de la vieille-ville.


A Paris, il existe une place de Québec à l’angle des rues de Rennes, Bonaparte et du boulevard Saint-Germain. La réciproque est vraie à Québec depuis 1988, où une partie de la rue du Marché-Finlay a été rebaptisée place de Paris.




La plaque commémorant cette inauguration a été dévoilée par Jean Pelletier, maire de Québec, et Jacques Chirac, maire de Paris, alors premier ministre.


Au cœur du Vieux Québec, la place royale & Notre-Dame des Victoires.




Symbole de l'influence française, le buste de Louis XIV trone sur cette ville nouvelle. Un air de déjà-vu ? En effet, il s'agit d'une copie du marbre exécuté par Le Bernin en 1665 (conservé dans le salon de Diane à Versailles). Rare portrait pour lequel le roi accepta de poser, il représente ici le syncrétisme du Québec et de la France.


Cette place est notamment célèbre pour ses toitures classiques de la fin du XVIIe siècle.




Sur l’un des côtés de la place, la maison Fornel est l’ancien comptoir de Jean-Louis Fornel, qui explora la côte du Labrador en 1737. Aujourd’hui, elle abrite le siège de l’association Québec-France.


Elle a été inaugurée par Bernard Landry, vice-premier ministre du Québec, et deux artisans du lien entre nos 2 contrées : Louise Beaudoin & Philippe Séguin.




Les troupes françaises furent mises en déroute par les Anglais en 1759 sur les plaines d’Abraham, aboutissant à la cession de la Nouvelle-France au Royaume-Uni. Sur ces plaines d’Abraham se trouve un jardin fleuri, nommé le jardin Jeanne d’Arc, qui commémore les soldats morts à cette occasion. Au centre de celui-ci, une statue de la pucelle d’Orléans.


Ce n’est pas à Québec, mais depuis le balcon de l’hôtel de ville de Montréal, que le général de Gaulle lança son célèbre "vive le Québec libre !" : "C’est une immense émotion qui remplit mon cœur en voyant devant moi la ville de Montréal française. Au nom du vieux pays, au nom de la France, je vous salue. Je vous salue de tout mon cœur. Je vais vous confier un secret que vous ne répèterez pas. Ce soir, ici, et tout le long de ma route, je me trouvais dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération. Et tout le long de ma route, outre cela, j’ai constaté quel immense effort de progrès, de développement, et par conséquent d’affranchissement vous accomplissez ici et c’est à Montréal qu’il faut que je le dise, parce que, s’il y a au monde une ville exemplaire par ses réussites modernes, c’est la vôtre. Je dis c’est la vôtre et je me permets d’ajouter c’est la nôtre. Si vous saviez quelle confiance la France réveillée, après d’immenses épreuves, porte maintenant vers vous. Si vous saviez quelle affection, elle recommence à ressentir pour les Français du Canada. Et si vous saviez à quel point, elle se sent obligée de concourir à votre marche en avant, à votre progrès. C’est pourquoi elle a conclu avec le gouvernement du Québec, avec celui de mon ami Johnson des accords, pour que les Français de part et d’autre de l’Atlantique travaillent ensemble à une même œuvre française. Et, d’ailleurs, le concours que la France va, tous les jours un peu plus, prêter ici, elle sait bien que vous le lui rendrez, parce que vous êtes en train de vous constituer des élites, des usines, des entreprises, des laboratoires, qui feront l’étonnement de tous et qui, un jour, j’en suis sûr, vous permettront d’aider la France. Voilà ce que je suis venu vous dire ce soir en ajoutant que j’emporte de cette réunion inouïe de Montréal un souvenir inoubliable. La France entière sait, voit, entend, ce qui se passe ici et je puis vous dire qu’elle en vaudra mieux. Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec libre ! Vive le Canada français ! Et vive la France !". C’est en rédigeant un mémoire intitulé Les relations diplomatiques franco-québécoises depuis le discours du balcon dans le cadre de son cours sur la vie politique québécoise que François se vit offrir l’ensemble des ouvrages de son professeur Alain-G. Gagnon dédicacés.




L’Hôtel du Parlement, situé sur la colline parlementaire, construit entre 1877 et 1886, abrite l’Assemblée Nationale du Québec. Au-dessus de la porte centrale figurent les armoiries du Québec, ainsi que la devise : "Je me souviens".


L’Hôtel du Parlement, vue de la rue des Parlementaires.




Le tableau Le débat des langues: séance de l’Assemblée législative du Bas-Canada le 21 janvier 1793 a été peint par Charles Huot entre 1910-1913. Il surplombe la salle des débats.


Dernière escale de notre promenade québecoise : la gare.


Crédits photos : François CARON, avril 2000.